Le persil du Vendredi Saint

Les bons conseils des Croqueurs de pommes de l’Ouest Limousin


Le persil du Vendredi Saint


Ma femme refusant obstinément de planter des aromates, en dehors du persil et de la ciboulette, je me suis trouvé, il y a deux ans dans la triste obligation de créer mes propres planches, à distance de celles de madame par crainte d’une contamination réciproque. 
Le jardinage n’étant pas mon fort, j’ai demandé quelques conseils à droite et à gauche. Très obligeamment, ma belle-mère a pris son ton sucré habituel (plus sec tu meures) et m’a asséné un définitif : « Le persil se sème le Vendredi Saint ! ». Point-barre, la discussion est close.
Ne souhaitant pas provoquer de drame familial, j’ai obéi deux années de suite et force est de constater qu’elle a raison. Arrivé début septembre, mon cercle de persil est le seul à survivre. Ceux de ma femme (elle n’écoute jamais sa mère) ont disparu depuis longtemps ainsi que mes plantations « témoin » faites à distance de cette date magique. 
Hasard ? C’est possible. Sinon une explication ? La seule qui me semble intéressante est celle de la lune. La Semaine Sainte a été calculée en fonction de la lune. C’est pourquoi la date de Pâques varie tous les ans. Le Vendredi Saint serait donc toujours au même moment lunaire particulièrement favorable au semis de persil. Explication peut être tirée par les cheveux, mais je n’en vois pas d’autre. Et c’est d’autant plus curieux que, dans cette région du Limousin où je vis maintenant, on dit qu’il ne faut surtout pas toucher la terre pendant la Semaine Sainte (et même qu’il ne faut pas semer de persil, plante du Diable). 

Persil fin septembre

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