jeudi 9 avril 2020

Au travail


Le moral est au plus bas. Ma femme est revenue des courses assez déprimée. Les gens sont de plus en plus tristes, et même sinistres pour certains. Les effets secondaires du confinement ou la gravité de la crise ? Il est vrai que nous entrons dans la quatrième semaine de confinement, que les fêtes de Pâques ne seront pas des fêtes et que l’on ne sait pas qui va disparaitre dans les jours qui viennent. Alors, contactez-vous, par téléphone, par mail, par visio-conférence, par porte-voix, par blog, par n’importe quel moyen, mais communiquez avec votre famille, vos amis, vos voisins... Cela fait un bien fou. Et préparez dès aujourd’hui un super repas pour dimanche, avec une bonne bouteille. Cela aussi fait beaucoup de bien. Je vais même vous aider : écrivez-moi, laissez un commentaire sur un des textes du blog, je vous publierai, si vous le souhaitez. Et je vais préparer un repas de Pâques que je mettrai dans « La Cantine », repas que vous pourrez faire vous-même assez facilement. Promis-juré-mais pas craché, on n’a plus le droit. 
Collège de France

Cadeau, une conférence du Pr Philippe Sansonetti au Collège de France le 16 mars 2020, soit quelques heures avant le discours du Président Macron instaurant le confinement. Le texte est ici, la vidéo là, vous pouvez même la télécharger ici. On vous gâte, car c’est une excellente introduction à tout ce que nous allons traiter. Le Pr Sansonetti est titulaire de la chaire de Microbiologie et Maladies Infectieuses au Collège de France, soit une sommité internationale dans ce domaine. Ne soyez pas effrayés, son discours et simple, très accessible, c’est le propre des grands, et vous pouvez le relire ou le réécouter tant que vous voulez. 

Vous l’aurez compris, mes sources principales pour s’informer sont, dans le cadre de cette pandémie, « Le Monde », le Collège de France, la revue « Esprit » et le site « The Conversation France ». Pour les trois derniers tout est en consultation libre. Par contre, « Le Monde » présente des articles réservés aux abonnés, et je ne pourrai que vous faire des résumés. Nous sommes là avec des articles de grande qualité, écrits par des experts en leur domaine, experts qui ne restent pas assis dans leur bureau à pérorer. C’est pour quand le changement d’experts, Monsieur le Président ?

Nous allons ouvrir un gros dossier sur le coronavirus. Son origine, son épidémiologie, ses caractéristiques virales, les maladies induites et leur traitement possible… Nous allons essayer d’y voir plus clair. Et ce n’est vraiment pas facile car ces virus sont récents (SARS-CoV-1 en 2002) et dangereux. Ils ont été peu et mal étudiés au départ, du moins négligés, ce qui nous a empêché d’anticiper une réponse efficace pour le SARS-Co-V-2 qui nous agresse cette année. Le SARS-CoV-1 est resté plus ou moins confiné en Asie et le MERS, en 2012, n’a pas dépassé le Moyen Orient. 

Tout d’abord, d’où viennent-il ? Car il s’agit bien d’une famille de virus, la famille des coronavirus, qui comprend, à notre connaissance, une trentaine de membres. J’ai trouvé deux articles excellents sur le sujet, l’un de Perrine Mouterde, journaliste au « Monde », l’autre du Pr Didier Sicard, plus agressif, mais scientifiquement bien documenté. Je vous les mets en annexe et en intégral dans le « Dossier coronavirus » que je crée ce jour, l’un parce qu’il est réservé aux abonnés du « Monde »[1], l’autre parce que je ne sais plus où je l’ai trouvé ! Je vous conseille leur lecture, ce n’est pas difficile et c’est capital pour comprendre ce qui se passe en ce moment.
Pour résumer, Mme Mouterde associe l’émergence de ces virus avec la déforestation intensive que nous pratiquons à grande échelle en Chine, en Amazonie…, ainsi qu’avec la destruction de l’autorégulation des échosystèmes. Elle ne parle pas spécifiquement des coronavirus, mais de tous les virus apparus depuis un demi-siècle : HIV, Ebola, Marburg, SARS… Elle termine sur cette phrase de Peter Daszack, président de EcoHealth Alliance : « Les pandémies sont en augmentation et il ne faut pas seulement contenir les maladies, les unes après les autres, mais aussi les processus permettant leur émergence ».

Déforestation


Le Pr Sicard parle de prévenir la transmission de ces virus par des mesures simples avant qu’ils infestent les humains. Travail d’entomologistes, d’épidémiologistes, de chercheurs mais aussi de politiques qui devraient avoir le courage de prendre les mesures nécessaires sans se préoccuper des intérêts financiers des uns ou des autres. Un utopiste dans ce dernier cas, mais un utopiste indispensable. Lui termine en parlant d’intelligence de l’humilité



Épidémie Ebola en Afrique
Tous deux évoquent la responsabilité des chauves-souris. Seraient-elles sources de tous nos mots ? Ce serait un peu facile. Les pauvres bêtes n’y sont pour rien. Ne cherchons pas un bouc-émissaire. Notre responsabilité est grande et ces petites bêtes sont d’une grande utilité. Le Président des Croqueurs de Pommes du Limousin, Jean Malavaud, nous avait organisé une belle séance sur leur utilité dans le verger en novembre à Saint Léonard. Un visionnaire, cet homme. Je vais vous inviter à lire un article de deux belges (père et fils ?), Antoine et Frédéric Laugrand : La leçon anthropologique des chauves-souris, la crise du Covid-19 vue à l’envers, qui réhabilite ces mammifères (le seul mammifère volant connu). Je le place aussi dans le Dossier Coronavirus.



En conclusion, pour ces auteurs, pas de discussion possible ; la destruction à grande échelle de la biodiversité, la mise en contact de l’homme avec des pathogènes jusque là bien enfouis, par l’intermédiaire d’hôtes tiers, est responsable de l’apparition de ces pandémies. 




Collège de France
Déforestation
[1] Je sais, ce n’est pas bien, mais il y a urgence d’informer.

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