lundi 6 avril 2020

Moi, je... !

Je voulais vous parler médecine en commençant par l’épidémiologie, et voilà que deux anciens ministres de la Santé, pas ceux qui nous ont laissé le meilleur souvenir, ont lancé une pétition pour tester les traitements à l’hydroxychloroquine, confortant ainsi le gourou marseillais dans sa position. Le buzz continue et c’est agaçant. 
Il y a plusieurs réflexions à faire là-dessus : 
-       Il n’existe pas de traitement efficace contre les virus, on se contente de contrôler les symptômes. Donc, pourquoi ne pas tester un truc original comme ce médicament.
-       Ce médicament est, au départ, destiné à prévenir le paludisme et à guérir les accès palustres, une maladie parasitaire endémique dans beaucoup de pays. Nous sommes très loin des maladies virales et de leur traitement possible, mais pourquoi pas, on a vu des choses plus bizarres en médecine.
-       Ce médicament est dangereux, mortel en cas de surdosage, donc à ne pas prescrire sans un contrôle médical strict. Il est distribué larga manu depuis des décennies en Afrique, mais les africains le connaissent bien et l’utilisent à bon escient ; pour eux, un médicament, c’est précieux. Ce n’est pas le cas en France où les traitements et les dosages sont allègrement détournés quelque soit la pathologie. Les médecins proposent et les patients disposent.
Alors que faire ?
-       Tout d’abord le tester scientifiquement, ce que personne n’a fait jusque-là, pas même la grande gueule marseillaise. Ce test a été lancé il y a 15 jours sur 3.200 patients européens, dont 800 français, par une équipe lyonnaise. Les résultats seront longs à venir, mais il a toujours fallu être patient en médecine où la devise a toujours été « Primum non nocere ». 
-       Peut-être autoriser quelques équipes de réanimation à le donner « au pifomètre », pour voir. Ce n’est pas très scientifique, mais cela peut rassurer certains. Effet placebo ?
Il y a une phrase que j’ai retenu un jour en interrogeant un vieux patient qui avait fait dix ans d’Afrique. Il y avait ramassé pas mal de cochonneries, bactériennes ou parasitaires, mais, a-t-il ajouté, jamais de maladie virale. Il prenait, à l’époque de la chloroquine, 100 mg tous les midis. Alors, un effet préventif de ce médicament ou bien était-il dans une région trop chaude où les virus ne pouvaient pas se développer ? Ça, ce serait à tester. 
Enfin, comme d’habitude en France, plus on gueule et plus on a raison. J’avoue avoir de plus en plus de mal à supporter les gens qui abusent de leur position et déclarent avoir LA vérité sans jamais le prouver. On n’a plus le droit de faire ça quand on est professeur de médecine. 

Marché africain (Bénin)

Je vous propose à partir de demain le programme suivant :
-       Les origines du virus
-       Son épidémiologie
-       Ses caractéristiques
-       La maladie qu’il induit
-       La pandémie qui en découle

En attendant, plus de confusion s’il vous plait. Le virus en cause, de la famille des coronavirus, est le SARS-CoV-2. La maladie qu’il induit, de type grippe, est la Covid-19. Enfin, la pandémie est la diffusion mondiale de ce virus.

1 commentaire:

  1. Pour combattre les maladies infectieuses, certains médecins préconisent un renforcement des défenses immunitaires, par une alimentation moins "riche" L'organisme fait mois d'efforts d'élimination et est plus disponible pour créer des anticorps...
    https://www.biolineaires.com/docteur_paul_carton__un_visionnaire_meconnu_de_l__alimentation_naturelle/
    Hélène

    RépondreSupprimer