mardi 14 avril 2020

Le discours ou le printemps ?

Le discours

L’allocution du Président Macron est, bien sûr, l’évènement du jour. La presse, dans son ensemble, salue la performance du chef de l’État, « empathie et humilité », « date de la quille », « la meilleure intervention de cette crise », « rayon d’espoir », « une habile contrition »… Comme prévu, notre Président a annoncé la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai. Cela nous le savions depuis longtemps, depuis quasiment le 16 mars. Aucune surprise. Le plan de reprise sera pour plus tard. De toutes façons, tant que nous n’aurons ni masques ni tests, il ne peut y avoir de déconfinement. 

Toute cette (grande) première partie du discours était faite pour rassurer un peu les esprits. Le plus intéressant est venu à la fin, en conclusion, si l’on veut. Hier, je vous avais donné à lire un article intéressant, paru en mars dans la revue Esprit, de Ramin Jahanbegloo : « Pandémie et politique », article validé par Harper dans « La peste et la chute ». Lisons ou relisons ces deux articles à la lumière de ce qu’a dit le Président Macron hier soir :

« Il nous reviendra dans les prochaines semaines de préparer l’après. Il nous faudra rebâtir notre économie plus forte afin de produire et redonner plein espoir à nos salariés et nos entrepreneurs, garder notre indépendance financière. Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés, entre autres (…). Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience, qui seuls peuvent permettre de faire face aux crises à venir. 

Sachons dans ce moment sortir des sentiers battus, des idéologies et nous réinventer. Moi le premier. Il y a dans cette crise une chance pour nous ressouder, éprouver notre humanité, bâtir un autre projet dans la concorde, un projet français, une raison de vivre ensemble profonde, avec toutes les composantes de notre nation. Je tâcherai de dessiner le chemin qui rend cela possible. Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux
. »

Les éditorialistes de la presse nationale paraissent être passés à côté de ce moment important du discours. Il semble que nous soyons à un moment clé de notre histoire politique. Dans quel sens allons-nous basculer ? Nul ne le sait pour l’instant. Il appartient d’abord d’y réfléchir. L’action est dans un deuxième temps, certes, mais le temps de réflexion sera court, et y serons-nous seulement associés ?

Et chez nous, que se passe-t-il ?

Eh bien, c’est le printemps dans toute sa splendeur. Nous avons salué vendredi l’arrivée des hirondelles et le chant du coucou. Depuis, les mésanges sont parties, laissant derrière elles quelques petits, encore trop jeunes pour se lancer dans le voyage. Les merisiers finissent de perdre leurs fleurs et les plus vieux chênes ont accroché à leurs branches de petites feuilles d’un vert très tendre. Seuls les châtaigniers résistent encore et toujours… 

Merisier dans la campagne

Si la pluie voulait bien s’inviter, il serait peut-être temps de planter pour les plus optimistes. Pour les autres, les saints de glace ne sont pas encore passés. Peut-on se lancer dans quelques aromates ? 
Après les pêchers, les poiriers, les pruniers et les cerisiers, ce sont les pommiers, Belchard et Reine des Reinettes en tête, qui fleurissent. Pas tous, la Belle Limousine et les Belles filles n’ont pas bougé, comme d’habitude. 

Reine des Reinettes

Les rosiers ont mis leurs premières parures. Pierre de Ronsard éclate, les autres sont encore prudents. Attention, les pucerons les ont déjà violemment attaqués. Les jeunes glycines démarrent, avec un peu d’avance sur leurs ainées. 
Les amélanchiers explosent. Les genêts sont magnifiques, avec un mois d’avance. L’herbe a bien poussé et certaines bordures ou même parcelles méritent un bon coup de fil. C’est bien. Nous venons tout juste de nous débarrasser de la tête de débroussaillage, les ronciers étant devenus impénétrables. Pour eux, rendez-vous est pris maintenant pour l’hiver prochain. 

Alors, aujourd’hui, jardinage ou désherbage ? Il fait trop beau pour réfléchir !

Bon courage.

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