lundi 20 avril 2020

Entretien exclusif avec le maire de Saint Martin-Château

Exclusif : Nicolas Derieux, Maire de Saint Martin-Château a bien voulu répondre à nos questions.

-       Bonjours Nicolas, merci d’être avec nous aujourd’hui, comment va Saint Martin-Château ?
-       Très bien. D’autant mieux que nous sommes 15 conseillers municipaux maintenant.
-        ?
-       Oui, entre l’ancienne équipe, toujours en poste, et la nouvelle fraichement élue mais pas encore en responsabilité, cela fait 15 personnes, autant qu’à Peyrat-le-Château. Et comme on s’entend très bien… Le problème est que nous n’avons rien à faire.
-        ??
-       Eh bien, dans l’incapacité de se réunir, nous n’avons pu désigner les nouveaux responsables, voter le budget de l’année, prévoir les chantiers. Donc, rien à faire.
-       Mais la situation vous impose de nouvelles contraintes.
-       Tout à fait, mais assez peu. Nous nous sommes partagées les personnes âgées ou fragiles pour les « surveiller », mais tout se passe bien. Pour elles, cela ne change pas grand-chose, elles sont naturellement confinées depuis longtemps. 
-       Pas de personne fragile qu’il faut suivre de très près ?
-       Non, juste une qui a eu peur au début, mais maintenant ça va bien.
-       Avez-vous reçu des consignes particulières de la Préfecture ou des ARS ?
-       La Préfecture nous inonde de mails, mais ce sont les consignes gouvernementales, celles que l’on retrouve dans les journaux. Rien de particulier. L’ARS nous a envoyé un courrier sur les filtres des stations d’épuration, et comme nous n’avons pas de station…
-       Les employés municipaux continuent-ils à travailler ?
-       Nous avons deux secrétaires à mi-temps. L’une vient 2 à 3 fois par semaine, mais il n’y a pas grand-chose à faire, très peu de courrier. Pour les employés de voirie (deux mi-temps aussi), je les avais arrêtés dès le début. Ils ont repris aujourd’hui pour faire un peu de tonte.
-       Comment fais-tu circuler les informations aux habitants ? 
-       Il y a le site internet de la Mairie. Nous avons 110 abonnés pour 135 habitants. C’est bien. Pour les autres on leur passe un petit coup de fil. De plus, le journal « La Montagne » est abonné à notre site et reprend régulièrement les infos.
-       Et l’Auberge ?
-       Ça, c’est probablement le point noir. Elle est fermée certainement jusqu’en septembre. La gérante ne veut pas faire de repas à emporter, il y a trop peu de demandes ici. Comme c’est la commune qui est propriétaire, j’ai bloqué le recouvrement des loyers, on verra plus tard. L’autre gros souci, c’est qu’on ne peut plus aller boire une bière et y retrouver des amis. 
-       Au niveau du ravitaillement justement, comment cela se passe-t-il ?
-       Comme d’habitude. Les deux épiceries de Peyrat-le-Château et le boulanger font leur tournée et des producteurs font des livraisons. Cela va peut-être favoriser ce système très local, ce serait bien. 
-       Avez-vous eu une arrivée massive de citadins dans leur résidence secondaire ?
-       Non, pas du tout, il y en a deux, dont un était déjà là avant le confinement. 
-       Est-ce que cette crise va vous obliger à réfléchir à un autre type d’organisation communale ?
-       Non, je ne pense pas. Notre système semble assez bien adapté à la situation. Juste un point : nous ne pouvons réunir ni conseil municipal ni assemblée d’habitants.
-       Et pour toi personnellement.
-       Pour moi c’est bien. Je suis arrêté depuis le début, cela me donne du temps pour être avec mes enfants, les aider à faire leurs devoirs, bricoler dans la maison. 
-       Pas trop confinés les enfants ?
-       Pas du tout, il y a 50 ha de bois derrière chez moi, ils sont dehors tout le temps. 

-       Merci Nicolas, à bientôt et bon courage pour la suite

Clocher de Saint Martin-Château
Important

D’après une étude sur le « cluster » des Contamines-Montjoie, les enfants transmettraient peu le virus, leur charge virale restant faible. C’est sur France-Info, et je vous laisse lire l’article. C’est à confirmer par d’autres études, bien sûr.

Nouvelles de l’étranger

Une arrière-grand-mère, à propos de Damart : « Vous avez vu ? Ils font des promotions à - 40 %. Les pauvres, tous les vieux meurent, alors ils n’ont plus de clients. » 

Un enfant de neuf ans, à propos des gendarmes : « Ils inventent de nouvelles règles »

Attention, nouvelles consignes pour les attestations de déplacement : vous avez toujours le droit de les écrire à la main (pour ceux qui n’ont pas d’imprimante), mais le crayon noir est interdit ! Bic obligatoire, sinon 135 € (d’après la Police parisienne). 


Les médecins généralistes angevins sont furieux. L’ARS réquisitionne leurs cabinets (vieille tradition angevine) et envoie des médecins hospitaliers consulter à leur place. Ah oui, c’est vrai, le médecin généraliste est un inutile, qui ne saurait même pas diagnostiquer et soigner une grippe. 

En Touraine, ce sont les hospitaliers qui râlent. Dans « Le Monde », le Professeur Louis Bernard dénonce « le grand pouvoir de nuisances des ARS à travers ces fameuses procédures totalement anachroniques qui étouffent le bon sens et donc l’efficacité » ainsi qu’un « commandement aléatoire possédant une connaissance du terrain médiocre ».

Attention, les moutons noirs. Vous avez vu ce qui peut vous arriver ?



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